« J’ai été profondément marqué » : Un voyage en Afrique de l’Est

 2016.03.08 EastAfrica AwarenessTrip 1Des employés et des bénévoles de la Fondation visitent des programmes de développement en Afrique de l’Est. Amaan Ismail est à droite.

8 mars 2016 – Amaan Ismail a récemment pris part au Voyage annuel de sensibilisation de la Fondation. Il a visité les projets de la Fondation au Mozambique et en Tanzanie avec un groupe de sept bénévoles et employés de la Fondation. M. Ismail est l’un des meilleurs agents de financement de la Marche des partenaires mondiaux, et il a fait du bénévolat pour le Réseau Aga Khan de développement au Kirghizistan et au Tadjikistan. Nous l’avons interviewé afin d’avoir son point de vue sur les projets qu’il a visités en Afrique de l’Est.

La Fondation : Vous avez fait partie d’un groupe de Canadiens qui ont visité des projets de la Fondation en Afrique de l’Est en février. Pouvez-vous décrire un moment qui vous a particulièrement marqué au cours de votre séjour?

AI : La première chose que nous avons faite était de visiter un organisme de développement dans un village. La Fondation a travaillé avec la Fondation Aga Khan Mozambique afin de former des leaders communautaires dans le village. Ils ont produit un plan quinquennal pour leur collectivité, qu’ils nous ont présenté. Ils ont cerné les risques et les défis, ainsi que des façons de les affronter. Ils se sont concentrés sur la santé, l’éducation et quelques autres secteurs. D’ici 2018, ils veulent atteindre la pleine égalité entre les hommes et les femmes, et augmenter les taux d’alphabétisation. Le plan contenait huit ou dix grands objectifs réfléchis. Bien qu’ils ne soient peut-être pas tous atteignables, la collectivité y travaille. C’était beau à voir.

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Au Mozambique, Samul montre à des bénévoles de la Fondation son plan quinquennal pour un avenir meilleur.

La Fondation : La Journée mondiale de l’eau approche (le 22 mars), et nous savons que l’eau propre est essentielle au développement parce qu’elle rend possibles l’hygiène, la sécurité alimentaire et la nutrition saine. Lors d’une visite dans un collège agricole au Mozambique, il a commencé à pleuvoir. Quelle a été la réaction?

AI : Les employés de la Fondation Aga Khan Mozambique a vu que le temps allait changer, et ils ont distribué des ponchos aux Canadiens dans le groupe. Le déluge a commencé quelques secondes plus tard. Imaginez sept Canadiens qui enfilent des ponchos à toute vitesse et qui se précipitent vers les voitures. Puis imaginez les locaux qui travaillent sur ces fermes. Ils sont absolument ravis de cette pluie parce qu’ils savent que cela signifie qu’ils auront de l’eau à boire et de l’eau pour leurs récoltes. Ils s’amusent comme des fous sous la pluie. Le contraste entre les deux groupes était très amusant. Nous avons bien ri de nous-mêmes.

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Au collège agricole au Mozambique.

La Fondation : Pouvez-vous nous parler de l’institut agraire que vous avez visité au Mozambique? Comment ont-ils réussi à assurer un accès à l’eau pour l’hygiène et la propreté?

AI : Ce projet était extraordinaire. Ils construisent un pensionnat de pointe pour des élèves du secondaire. Ils pensent à tout : des stations de nettoyage des yeux, des douches, des hottes de laboratoire (pour les expériences), des dortoirs et une buanderie. Tout est propre et hygiénique. L’effort qu’ils mettent dans cette école semble aider à rendre l’agriculture attirante pour les jeunes.

Le système d’eau était brillant. Ils ont creusé un ou deux puits à des endroits stratégiques pour recueillir l’eau. Ils ont installé des tuyaux qui sont reliés non seulement à l’institut, mais également à la collectivité locale. Ils réfléchissent à long terme.

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Dambiro, coordonnateur agricole de la Fondation Aga Khan Mozambique, montre un robinet à l’institut agraire.

La Fondation : Vous êtes ambassadeur de la Marche des partenaires mondiaux, ce qui signifie que vous avez travaillé fort en vue d’amasser des fonds pour le développement international. Pourquoi avez-vous choisi de faire un pas en avant et de vous joindre à la lutte contre la pauvreté dans le monde?

AI : Lorsque j’étais plus jeune, mes parents m’ont parlé du travail de la Fondation Aga Khan, et j’ai recueilli des fonds. Aujourd’hui, maintenant que j’ai vu les projets de mes propres yeux, je suis plus convaincu que jamais. Je comprends mieux les raisons pour lesquelles il est important de faire de la collecte de fonds. Ces projets soulagent la pauvreté de façon durable grâce à l’argent recueilli dans le cadre de la Marche.

La Fondation : Quels conseils donneriez-vous à quelqu’un qui souhaite s’impliquer avec la Marche des partenaires mondiaux?

AI : Ayez une approche critique et créative à la collecte de fonds, et tenez compte de la fatigue des donateurs. J’ai commencé petit parce que c’était plus facile. Puis je me suis fixé des objectifs un peu plus élevés chaque année. J’ai eu 30 ans en 2015, donc j’ai essayé d’amasser 30 000 $ pour la Marche. C’était ambitieux, mais j’ai réussi. Comment ai-je fait? J’ai approché tout le monde que je connaissais. Je leur ai dit : « Au lieu de m’acheter un cadeau de fête, mettez l’argent dans cette cause ». Si vous ne voulez pas faire de collecte de fonds, créez une équipe pour la Marche. Si vous avez six ou huit membres qu’ils recueillent tous 25 $, vous avez déjà une bonne petite somme.

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La Marche des partenaires mondiaux 2015 à Toronto.

La Fondation : Pourquoi les Canadiens devraient-ils s’intéresser au développement international?

AI : Nous vivons au Canada, et la plupart d’entre nous ont les moyens de vivre confortablement. En faisant un don, nous ne risquons pas notre bien-être. Une des raisons pour lesquelles nous devrions nous intéresser au développement international est le fait que nous en avons les moyens. Nous avons la capacité de poser des gestes positifs dans le monde, donc pourquoi pas? Je crois qu’un de nos objectifs dans la vie devrait être de faire des changements positifs. La réduction de la pauvreté est une façon très simple et essentielle d’atteindre cet objectif. Idéalement, vous voulez sortir tout le monde de la pauvreté, pour que personne n’ait à vivre cela.

La Fondation : Pouvez-vous décrire votre voyage en un mot?

AI : Oui, extraordinaire. En tant que Canadiens, nous avons tendance à utiliser ce mot dans des phrases comme « Ce sandwich était extraordinaire ». Mais j’utilise le terme dans son sens littéral. Il n’y a rien de réellement extraordinaire dans un sandwich, mais ces projets sortaient réellement de l’ordinaire. J’ai été profondément marqué.

Cet entretien a été traduit de l’anglais.

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